Et la maternelle bien sur

Pour ne pas les confondre, pour ne pas les perdre, pour ne pas l’oublier moi-même au fond de leur regard, je leur donnais des noms : des noms à moi ; ma grande biche bûcheuse, ma noctéglisse, ma huppe islande, ma sévère au matin.

Il y avait aussi la douce à dire, la servante des neiges, l’exclamoussée, l’ingouvernable obscure. Toujours des noms à moi…

Et la maternelle, bien sûr, avec ses drapées bleus, ses rudes mains ! Mais celle-là, qui crachait rouge par ma bouche, n’avait pas à redouter que j’oublie, que je la prenne pour un autre ou que je meure sans l’attendre.

Jean Rousselot
Les moyens d’existence, pierre Seghers, 1976

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ce mois ci... vous avez beauocu lu