Je pars_Je reprends les bois





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Je reprends les bois, et rapidement la nuit tombe. La route descend et s'enfonce dans un vallon étroit, très fourré. J'entends sur ma droite un ruisseau qui saute dans les pierres. Mais il s'enfonce plus profond, plus vite que la route et, au bout d'un moment je l'entends plus.
J'ai pensé que, peut-être, je rencontrerai une scierie.
On peut très bien coucher dans la sciure sous les hangars. Mais, autant que j'en peux juger, je suis dans un ravin où il y a que la place de la route et du ruisseau silencieux en bas, dans le fond.
Il n'y a qu'a marcher. C'est ce que je fais, tout en grignotant un quignon et le bout de gruyère qui reste.
[...]
Je suis cependant toujours bien sur la route. Une route sait généralement ce qu'elle fait ; il n'y a qu'à suivre.
Il y a belle lurette que je ne cherche plus à renifler pour sentir l'odeur des scieries. Je nesens rien de particulièrement humain autour de moi, au contraire. En premier lieu, il y a l'odeur du vide. Sur ma droite, la forêt doit tomber raide et profond. De là vient aussi, par moments, une sorte de soupir qui ressemble à celui d'un homme endormi. Il doit y avoir en bas une vallée assez large et un torrent en conséquence qui frappe sur du gros gravier. Je sens aussi l'odeur résineuse des sapins et celle de la fiente d'oiseaux. Il y a sans doute dans les parages d'une parois de rocher ; c'est généralement leur odeur.

Commentaires

ce mois ci... vous avez beauocu lu